Programme de salle // Patricia Allio
 
Autoportrait à ma grand-mère
Samedi 20 jan.

Programmé dans le cadre de Cosmologies – Carte blanche à François Chaignaud, artiste associé à la Maison de la danse


Durée : 1h30

 
 

 
Distribution

Texte et performance Patricia Allio 
Lumières et collaboration scénographique Emmanuel Valette
Autoportrait à ma grand-mère est publié aux Éditions Les Solitaires Intempestifs 

Production – Autoportrait à ma grand-mère – Production Association ICE. Coproduction Le Quartz, Scène nationale de Brest ; Festival Terres de Paroles ; La Filature, Scène nationale de Mulhouse. Ce projet a bénéficié de l’aide à l’écriture du CNL – section théâtre, de l’aide à la création du Ministère de la Culture – Drac Bretagne, du Conseil Départemental du Finistère et de la Région Bretagne, du soutien de la Chapelle Fifteen et des villes de Plougasnou et de Saint-Jean-du-Doigt. 
 
Autoportrait à ma grand-mère

Je pense souvent à toi. Pourtant aujourd'hui j'ai oublié comment tu t’appelles. 
C'est ce que tu m'as dit la dernière fois que je t'ai vue. 
C'est ce que tu me dis désormais chaque fois que je te vois. 
La première fois ça m'a choquée. Maintenant je me dis que ce n'est pas si grave si je suis pour toi sans prénom. Je croyais que pour se reconnaître il fallait pouvoir s'appeler, mais peut-être suffit-il de s'être nommé déjà une fois pour se reconnaître ensuite sans se nommer ?

Pendant plusieurs années Patricia Allio a écrit un texte où elle s’adresse à Julienne Le Breton, sa grand-mère originaire du Morbihan. Au détour de de souvenirs, de restitutions de conversations qu’elle a enregistrées dans la voiture ou lors de promenades, elle soulève la question de l’héritage paradoxal, notamment sous forme de déni et de culpabilité.
L’autrice interroge notamment le poids de la honte lié à la langue interdite, le breton, nouant et dénouant l’intime et le politique avec la notion de colonisation de l’intérieur. Elle explore aussi l’identité de genre, et malgré les traumatismes, les possibilités de se rencontrer et de se métamorphoser. « Heureusement que quelqu’un a eu l’idée de prendre des photos sinon on n’aurait jamais rien vu » C’est ce que la grand-mère de Patricia Allio lui déclare alors qu’elle touche des zones d’être de grande vulnérabilité.
Tandis que la mémoire s’étiole la photographie provoque des réminiscences qui sont entre elles autant de jalons dans cette enquête identitaire transgénérationnelle. Le portrait devient un autoportrait. Travaillant sur la mémoire et sa matérialisation sensible, seule sur scène pour la première fois, l’artiste explore une question politique intemporelle, celle de la transmission, touchant des endroits aussi fragiles et intimes que partagés par chacun d’entre nous.
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écouter l'interview de Patricia Allio dans l'émission Les Carnets de création sur France Culture

 

Patricia Allio

Autrice, metteuse en scène, performeuse et réalisatrice, Patricia Allio écrit pour la scène, le cinéma et dirige les rencontres de ICE dans le Finistère. Depuis sx.rx.Rx – sa première pièce mettant en scène la langue insurrectionnelle de Daiber, créée en 2004 à la Fondation Cartier et au TNB, puis en 2006 au KunstenFestivaldesArts – elle revendique et explore le pouvoir performatif de la parole sur scène. Elle invente un théâtre documentaire reliant l’intime et le politique, la culture populaire à une culture dite savante, aux prises avec des préoccupations de classe et décoloniales. Elle pratique le reenactment, puise dans l’histoire de l’art brut, des cultures queers, punks et underground, explore des rituels populaires, rapproche la culture prolétaire d’approches plus conceptuelles. Dans toutes ses créations (films, pièces, textes, ICE Festival) elle n’a de cesse de mettre la marge au centre, de rendre les minorités visibles ou audibles, d’interroger ou de défaire nos constructions identitaires normées et sédimentées, pour en faire ressortir leurs virtualités mutantes et liantes. La scène est souvent pensée comme un bac révélateur, un espace de réanimation, où ré-éprouver ensemble et inventer un corps commun, ancré dans la reconnaissance de nos vulnérabilités.
En 2007, à partir d’un roman de Kathy Acker et après une résidence à New-York, elle met en scène Life is but a dream à la Fondation Cartier puis Le sang des rêves au TNB. En 2008 elle écrit et met en scène la conférence queer Habiter au Festival Terre de Paroles à Rouen, à Milan et à Porto, puis s’associe à Eléonore Weber autour du manifeste Symptôme et Proposition. Elles écrivent autour de cas limites et invitent à considérer des « symptômes » comme des « propositions ». Pour la scène, le cinéma ou les Musées, elles ont conçu : Un inconvénient mineur sur l’échelle des valeurs, Grande Halle de la Villette, Ménagerie de Verre 2008-2010 ; Primer Mundo, projet franco-mexicain, Grande Halle de la Villette, 2011 ; Prim’Holstein, Centre Pompidou, Festival Hors Pistes, 2012 ; Fin de l’origine du monde, Les Subsistances, Natural Beauty Museum, Centre Pompidou, 2014, Festival d’Automne. Pour le cinéma, elles ont co-écrit deux films documentaires : en 2012, Night Replay, pour ARTE, tourné au Mexique, en 2016 et Nos crimes sont des films, présenté au Festival Hors Piste au Centre Pompidou.
2016, c’est l'année de création de l’association ICE et la première édition des rencontres du même nom : ICE, écritures contemporaines interdisciplinaires. C’est le début d’une nouvelle aventure autour de « l’autoportrait à », laboratoire sur les identités plurielles et relationnelles. Elle performe pour la première fois dans la pièce Autoportrait à ma grand-mère qu’elle a écrite et créée au Quartz en 2018, qu’elle ne cesse de jouer depuis – elle le présentera également au Théâtre des Célestins en octobre 2024. Devenue artiste associée au TNB, elle y crée sa pièce Dispak Dispac’h en 2021 ainsi que Paradis Perdu en 2023, avec les élèves de l’école.
En 2019, elle réalise son premier film Reconstitution d’une scène de chasse, produit par le GREC : sélectionné au Festival International de film de Rotterdam, IFFR et qui obtient le prix du meilleur montage au Festival La Cabina en Espagne en 2020. En 2023, sort son premier long métrage Brûler pour briller, une fable médiévale queer portant sur la quête du doigt reliquaire de Saint-Jean-Baptiste reliée à l’histoire du village de Saint-Jean-du-Doigt et a été sélectionné au FID et au Doclisboa. Il a été présenté au 77e Festival d’Avignon, en même temps que sa pièce Dispak Dispac’h. Elle reprendra aussi la performance Habiter au Théâtre Silvia Monfort en mars 2024. Elle participe actuellement à l’exposition « Le bruit de la chair, partition pour gina pane » au frac des pays de la Loire, avec l’installation Last cow qu’elle a conçue avec H.Alix Sanyas. Première étape d’une future création qui aura lieu en 2025.
Ses textes ont été publiés en 2023 aux Éditions les Solitaires Intempestifs.
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Tous les rendez-vous Cosmologies
Spectacle t u m u l u s de François Chaignaud
Du 18 au 20 janvier / 13€ > 40€ sur réservation en savoir +
Visite du plateau du spectacle t u m u l u s
Jeudi 18 janvier, à l'issue de la représentation / gratuit sur réservation en savoir +
 
Rencontre avec François Chaignaud
Vendredi 19 janvier, à 19h00, au Plateau ouvert / en entrée libre
 
Bord de scène du spectacle t u m u l u s
Vendredi 19 janvier, à l'issue de la représentation
 
Projection
Brûler pour briller de Patricia Allio
Vendredi 19 janvier, à 18h00, au CinéMAD / gratuit sur réservation / en savoir +
 
CabAret de t u m u l u s
de Romain Brau
Samedi 20 janvier, au Restaurant / 18€ sur réservation / en savoir +
 
 
 
À voir prochainement à la Maison
DU 31 jan. au 02 fév.
Phia Ménard | Contes Immoraux – Partie 1 : Maison Mère en savoir +
 
Du 27 au 29 Mars 
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