Toi, moi, Tituba...

Une femme se tient debout, coiffée de tissu blanc empesé, telle une chrysalide. Cette femme est Dorothée Munyaneza, artiste multiforme et ardente défenseuse des voix de celles et ceux que l’on tait. Magnifique danseuse, elle est aussi une conteuse et une performeuse hors pair. Originaire du Rwanda, elle s’installe en Angleterre avec sa famille à l’âge de 12 ans, où elle étudie la musique et les sciences sociales, avant de s’établir en France. Interprète pour les chorégraphes François Verret, Rachid Ouramdane, Maud Le Pladec, entre autres, elle fonde la compagnie Kadidi à Marseille en 2013 pour défendre une danse vibrante et engagée. Pour sa quatrième pièce, elle puise son inspiration dans la pensée de la philosophe féministe Elsa Dorlin et le roman de Maryse Condé Moi, Tituba sorcière… Dans les plis d’une parure imaginée par la styliste Stéphanie Coudert et emportée par le oud de Khyam Allami, la chorégraphe explore un corps-archive à même de faire résonner les existences et les récits oubliés, passés sous silence. Elle donne à voir des traces, fugitives, des liens invisibles, par la beauté d’une figure se déployant sous nos yeux.

 

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