Programme de salle // Sylvère Lamotte
 
Voyage au bout de l'ennui
Le 20 déc. (séances scolaires les 21 et 22 déc.)

À VOIR EN FAMILLE 
Durée : 50 min 

 
 

 
Compagnie Lamento
Chorégraphe Sylvère Lamotte
Interprètes Laureline Drouineau, Rémi Faure, Gaétan Jamard, Jérémy Kouyoumdjian, Sylvère Lamotte, Clara Serafin

Regards extérieurs et complices Brigitte Livenais & Olivier Letellier

Création lumière et son Jean-Philippe Borgogno & Sylvère Lamotte

Régie générale Jean-Philippe Borgogno

Régie plateau Julien Guenoux

 

Production Compagnie Lamento. Co-productions La Maison/Nevers, scène conventionnée Art en territoire, Essonne Danse, La Maison des Arts et de la Culture de Créteil, L’Entracte, scène conventionnée Art en Territoire de Sablé-sur-Sarthe. Soutiens La MC2 à Grenoble, Visages du Monde à Cergy, le CDN Tréteaux de France, l’Espace Culturel le Reflet à Saint-Berthevin, la Direction Régionale des Affaires Culturelles Auvergne Rhône-Alpes, ministère de la Culture, le département de l’Isère, la ville de Grenoble et l’ADAMI. La Compagnie Lamento est en « résidence artistique en Isère » dans le cadre du dispositif triennal du département et de la communauté de communes des Balcons du Dauphiné. Elle est également en résidence au sein d’Essonne Danse et associée à La Rampe-La Ponatière Echirolles, Scène conventionnée Art et Création danse et musiques. Sylvère Lamotte est artiste associé à la Maison/Nevers, Scène conventionnée Art en territoire.

 

Voyage au bout de l'ennui

« Enfant, j’ai eu la chance de m’ennuyer.[…] L’ennui de mes après-midi d’enfance était un voyage où le temps m’appartenait, un espace où j’ai fabriqué d’immenses rêves, un monde sans commencement ni fin […] ». L’Ennui des après-midi sans fin de Gaël Faye
En replongeant dans ses souvenirs d’enfances, Sylvère Lamotte a connecté cette question de l’ennui avec celle de l’attente pendant ces longs après-midi des dimanches sans fin, des crêpes sur le Billig, où l’excitation laissait place à ce sentiment de découragement, qui étirait le temps. Dans ce laps de temps, qui paraissait interminable, c’est vers la danse qu’il se tournait, le corps devenant un outil malléable et inépuisable de détournements poétiques.
Voyage au bout de l’Ennui est conçu comme une invitation à embarquer pour une terre d’imaginaire et de rêverie, qui n'est pas sans rapport avec le temps de l’enfance. Le chorégraphe parle de l’ennui avec un groupe de cinq danseurs, même si dans notre inconscient collectif, s’ennuyer est plutôt apparenté à un état solitaire. Pour un danseur, embarquer dans un voyage pour l’ennui pourrait sembler contre-nature car danser, c’est fondamentalement effectuer des actions !
Découle alors une multitude de questions : sous l’immobilité apparente quels mouvements peuvent exister ? Quels réels mouvements produit l’ennui ? Qu’est-ce qu’un corps de la non-action, du non-vouloir ? Est-ce possible de s’ennuyer seul au milieu d’une foule ? L’ennui peut-il être un élan collectif et non un constat ? Allez venez, on s’ennuie !
Cette nouvelle création est née d’un désir de s’emparer de la notion d’ennui par le corps. L’ennui en groupe, l’ennui comme forme d’une attente, comme forme du temps étiré. Cette notion de temps long dans la danse, de suspension, d’apnée, Sylvère Lamotte l’a déjà abordée dans sa première pièce, Ruines. Une pièce très physique où la lenteur et la poétique des corps questionnaient le regard du spectateur. Cette fois, le chorégraphe prolonge sa réflexion et propose une Odyssée collective pour l’ennui. La notion d’ennui est abordée au travers de la physicalité et de la poétique des corps, avec l’envie de rappeler que s’ennuyer, seul.e ou à plusieurs est une chance. Un temps humain nécessaire à l’imagination, à toute production artistique.

Avec cette pièce, le chorégraphe s’adresse en particulier aux jeunes générations, mais que l’on ait 7 ou 77 ans, ce voyage est destiné à notre âme d’enfant. Nous avons tous fait l’expérience de ce temps étiré, de ce sentiment de vacuité. C’est là que prend racine l’angoisse du temps perdu, voire la culpabilité de l’immobilité apparente mais aussi la joie du nouveau, de l’inconnu. Face à la crainte que produit l’ennui dans notre inconscient collectif, les danseurs cheminent sur cette ligne de crête, les angoisses d’un côté, le jugement  de l’autre, en allant vers cet imaginaire qu’ouvre ce « Hors-temps ». Hors-temps qui est également le lieu de naissance des liens qui forment une idée. C'est dans ce temps perdu que nous cherchons à danser collectivement, reliant ennui et création.

Dans ce rapport intime que j’entretiens à l’ennui et plus spécifiquement au temps qui stagne et s’éternise, le collectif m’est toujours apparu comme un espace de résonance salvateur. Non pas pour fuir ou « vaincre » l’ennui mais pour le prolonger, l’amplifier. Dans ce champ des possibles, on peut envisager de le partager. Qui ne se souvient pas d’un moment de solitude au milieu d’un groupe, captivé, émerveillé ? Ici le groupe amplifie mon état de conscience et s’évader n’a jamais été aussi facile qu’à contre-courant. Je souhaite cette ode à l’ennui profondément ludique où les corps collaborent dans un jeu de construction pour s’évader et continuer cette odyssée des errances. Sylvère Lamotte

Danser l’ennui n'est pas danser le rien. À la manière d’un funambule, c'est danser une certaine expérience du temps, une façon de faire résonner le temps à jamais perdu. C'est chercher des états de suspensions et d’errances. Les danseurs au plateau sont pareils aux chats et à leur manière fascinante et secrète de remplir leurs journées. À la manière d’Alice (chez Lewis Caroll) dans son moment d’ennui, ils suivent leur instinct vers un monde imaginaire.

 
 
Sylvère lamotte

Sylvère Lamotte se forme à la danse contemporaine au Conservatoire national de Région de Rennes, puis au Conservatoire national de Danse de Paris. En 2007, alors en dernière année au Junior ballet, il intègre le Centre chorégraphique d’Aix-en-Provence au sein du GUID (Groupe Urbain d’Intervention Dansée), programme initié par le Ballet Prejlocaj. Curieux des univers de chacun, ouvert à diverses influences, Sylvère Lamotte travaille en tant qu’interprète auprès de chorégraphes aux univers variés : Paco Decina, Nasser Martin Gousset, Marcia Barellos & Karl Biscuit, Sylvain Groud, David Drouard, François Veyrunes, Alban Richard, Perrine Valli et Nicolas Hubert. Nourri de chacune de ces expériences, de chacun de ces langages, il en retient un goût pour la création collective et le mélange des influences. Il fonde en 2015 la compagnie Lamento au sein de laquelle il explore,en tant que chorégraphe et interprète, ses propres pistes de travail. Particulièrement attaché à la danse contact, Sylvère Lamotte expérimente notamment les moyens d’en faire varier les formes. Avec la compagnie Lamento, il créé Ruines en 2015, Les Sauvages en 2017, L’écho d’un Infini en 2019 et Tout ce fracas en 2021.

 

La Compagnie Lamento

Le chorégraphe et danseur Sylvère Lamotte a fondé la Compagnie Lamento en 2015. Très tôt initié à la danse contact, à laquelle il reste attaché dans sa pratique, le chorégraphe fonde sa recherche sur la rencontre avec l’autre comme sur la conscience de soi, déployant son écriture entre expressivité et abstraction.

Sylvère Lamotte crée Ruines (Prix SACD Beaumarchais 2016), Les Sauvages en 2017 et L’écho d’un Infini en 2019. En 2021, il crée Tout ce fracas, quatuor pour trois danseuses et un musicien live. La pièce est née d'une recherche au long cours en immersion dans les centres de réhabilitation et hôpitaux autour de la question de la réappropriation sensible du corps. Son fondement prend racine dans l’expérience de corps de danseuses porteuses de handicap apparents ou non. En 2023, il approfondit ce questionnement dans Danser la Faille, une conférence dansée sur les corps empêchés. Durant la saison 22-23, il crée ses deux premiers spectacles adressés à tous les publics dès l'enfance Voyage au bout de l’ennui et la fabuleuse histoire de Basarkus, ce dernier en collaboration avec l’Académie Fratellini.

Depuis les débuts de la compagnie, il multiplie les collaborations avec les élèves de dernière année du CNDC d’Angers, du CNSM de Paris et de l’Académie Fratellini pour lesquels il créé plusieurs pièces de répertoire. Il collabore également avec le théâtre, notamment sur la pièce Un furieux désir de bonheur, mise en scène d’Olivier Letellier, ainsi qu’un Sacre de Lorraine de Sagazan et Guillaume Poix.

En savoir + sur la compagnie

 

 
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