Programme de salle // Saïdo Lehlouh
Du 03 au 05 avril
Durée : 1h.
Chorégraphie Saïdo Lehlouh
Assistants chorégraphes Mehdi Baki, Evan Greenaway, Karim Khouader aka Karim KH
Interprétation Ilyess Benali aka Pocket, Kaê Brown Carvalho, Hugo Burtel, Audric Chauvin, Hugo De Vathaire, Jerson Diasonama, Sofiane « Double So » El Boukhari, Dylan Eusebe aka Buzz From Pluto, Chris Fargeot, Marvin Kemat aka Zulu, Kïne aka Young Wrestler, Oscar Lassus dit Layus, Timothée Lejolivet aka Timo, Anaïs Mauri aka Silent, Mulunesh aka Wrestler X, Yonas Perou aka Cosmos, Mattéo Raoelison aka Rao, Mathieu Rassin aka Thieu, Timotkn, Aisi Zhou aka Joyce
Lumière Tom Visser, Gwendal Malard
Musique Mackenzy Bergile (compositeur), Raphaël Henard (dramaturge musical)
Stylisme Johanna Faye
Costumes Lydie Tarragon
Régie lumière Dorian Dhem
Régie son Hugo Sempé, Adrien Kanter
Directrice de production Céline Gallet
"Témoin c’est réunir des gens qui ne se connaissent pas forcément mais qui, de par leurs personnalités, leurs démarches ou leurs parcours, ont tous quelque chose de commun. C’est donner à chacun la possibilité d’être riche de ses propositions en se sentant à l’aise auprès des autres. Les personnes invitées sont, pour la majorité, autodidactes, et lorsqu’elles rentrent dans un cadre de performance, elles savent qu’elles ont la liberté de le transformer. L’architecture de la masse de Témoin se transforme par des prises de décision individuelles, où chacun est conscient de son impact et de la capacité du groupe à assumer sa décision. Témoin a été traversé par un nombre incalculable de personnes d’origines, cultures, milieux sociaux et âges différents, amateurs comme professionnels. Le format est passé de 15 à 90 danseurs, suivant les versions, la plus grande à ce jour étant celle présentée à La Canopée Les Halles à Paris, avec le Théâtre de la Ville, en 2019. Au départ, j’ai voulu travailler uniquement avec des danseurs qui venaient du bboying. J’ai vécu pendant longtemps la compétition, les salles d’entraînement… J’y voyais des micro sociétés dans une grande culture, celle du break. J’ai voulu explorer ce qui pouvait faire communauté dans des mouvements de masse, d’urgence et de circulation, comment sur des zooms et des dézooms, ressortaient des traits de personnalité et de caractère de chacun. Et puis peu à peu, ça m’a amené à chercher ce qui pouvait être transformé d’une version à une autre, comment chaque nouveau performeur pouvait trouver son intention et la traduire par un geste, une prise de décision ou un changement de rythme, en invitant des personnes éloignées du jeu de la culture hip hop et de cette urgence qui la caractérise. Témoin a été très souvent différent, mais l’essence du projet reste la même. Oui, en effet, c’est bien souvent en fonction des prises de décisions individuelles que la masse se restructure, comme si l’architecture de circulation, de prise d’espace, se transformait par ces prises de décision. Cette liberté donnée aux interprètes a un impact sur le groupe, elle engendre l’apparition ou la disparition de la masse, son mouvement circulaire ou son désordre. Depuis 2018, il me tenait à coeur de proposer l’exploration du plateau avec Témoin suite à la version courte, de 10 min, présentée lors de Danse Élargie. Actuellement, nous avons défini 20 à 25 jours jours de répétitions avec les danseur.ses qui constitueront le corps collectif, toutes et tous ayant participé au préalable au projet dans ses différentes formes in-situ. Ici, je chercherai principalement à travailler les présences individuelles, sublimer ce qui caractérise le caractère particulier de chacun.e et prendre le temps d’affiner la circulation des énergies sensibles au service du groupe. Contrairement à Earthbound, dans Témoin il y a une nécessité de présence par l’action. On ne suit pas la masse automatiquement, on suit la masse parce qu’on décide d’apporter quelque chose, on suit une décision parce qu’on veut la soutenir, la mettre en valeur, même si on ne la comprend pas tout de suite. Cela veut dire être proche de ses sensations, être à l’écoute et capable d’affirmer son geste… être prêt.Le travail de mise en espace et en lumière sera aussi un enjeu important au plateau pour ne pas perdre ce qui permet la force brute de la proposition. J’envisage par ailleurs de retravailler l’environnement sonore afin d’ancrer la présence du travail d’Eliane Radigue, compositrice française dont l’esthétique à la croisée des courants minimaliste, électronique et spectral donne ce sentiment paradoxal de suspension méditative tout au long de la performance."
Propos recueillis auprès de Saïdo Lehlouh
Au milieu des années 90, le b-boying parisien fait éclater aux yeux du monde une nouvelle vision du break. Wild Cat, premier essai chorégraphique de Saïdo Lehlouh met en lumière ce style qui se distingue par sa fluidité et sa « finesse » propre au félin. À travers l’apprivoisement du sol, « Darwin » conduit la recherche continue d’un vocabulaire corporel approprié à l’instant. Aux côtés de Johanna Faye, avec qui il compose la compagnie Black Sheep, Saïdo Lehlouh explore dans Iskio, puis Fact, les possibilités de prise de parole dans le dialogue chorégraphique. Ensemble ils signent Earthbound en 2021, une pièce qui expose l’étendue du hip hop : ses nombreuses esthétiques, les cultures et les façons d’être qui en découlent et qui s’expriment à travers la danse. En 2019, Apaches, performance à géométrie variable, organise et met en rythme les corps dans un espace de passage où les énergies et l’intention de sincérité constituent un propos en soi. Saïdo Lehlouh codirige avec le collectif FAIR-E, le Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne depuis janvier 2019.
Merci à Pitch Immo pour son soutien aux missions de diffusion de la Maison de la danse.
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