Muyte Maker

La joie comme force de résistance et potentiel de création. Tel est le postulat de Muyte Maker, dernière création de la jeune chorégraphe Flora Détraz. Depuis plusieurs années, elle questionne la relation entre la voix et le mouvement, créant des spectacles à la polyphonie fantaisiste et décapante avec des corps qui se libèrent de toutes contraintes. Pour cette pièce, elle met en scène quatre figures féminines qui dansent et interprètent des chansons puisées dans le répertoire médiéval et de la Renaissance. Remaniés à leur sauce, les textes sont drôles, scabreux, satiriques, ils interrogent dans leurs dialogues avec les mouvements la place du corps dans la société, les représentations de la femme issues de visions archaïques et patriarcales. La scénographie est rocambolesque : assises derrière une table, les quatre femmes sont rattachées par les cheveux à une curieuse machine dont les chaînes sur poulies actionnent des outils tranchants qui montent ou descendent au gré de leurs mouvements. Cela pourrait être un instrument de musique, de torture ou encore de plaisir. Dans l’expression flamande ancienne, Muyte Maker signifie “mutinerie”. Est-ce donc à cela que nous allons assister ?